Cristina D’Avena : la reine des génériques

On la connaît en France seulement pour le générique de Princesse Sarah, mais elle est une immense star en Italie. Depuis plus de 40 ans, Cristina D’Avena a enregistré des centaines de génériques de dessin animé et vendu près de 7 millions d’albums ! C’est au salon Lucca Comics & Games, qui se tient chaque année en Toscane, que nous avons pu la rencontrer pour lui poser quelques questions, juste avant son entrée en scène lors d’un grand concert qui réunissait de nombreux chanteurs italiens de génériques.

L’interview

En 1987, vous avez enregistré une version française de Princesse Sarah, générique que vous aviez d’abord interprété en Italien. Quel souvenir en gardez-vous ?
Un jour, Alessandra Valeri Manera (son mentor et parolière, NDR) m’a dit que le dessin animé allait être diffusé en France, et d’autres encore par la suite. C’est elle qui m’a suggéré que je pourrais le faire en français. Mais voilà, je peux éventuellement chanter en anglais, mais je ne parle pas français ! C’est difficile de savoir à quel moment il faut mettre de l’intensité dans les paroles. Je lui ai dit : «  Es-tu vraiment sûre de vouloir ça ? ». Elle a répondu : « Oui, bien sûr ! » Et c’est ainsi que cela s’est fait ! Le jour de l’enregistrement, une française était tout de même présente pour me guider et s’assurer que je prononçais correctement.

Qui étaient les enfants dans les chœurs ? Étaient-ils les mêmes qui vous accompagnent habituellement dans vos chansons ?
Je l’ignore car j’ai enregistré ma voix seule et c’est seulement ensuite que des enfants sont venus faire les chœurs.

Apparemment, vous auriez aussi enregistré trois autres génériques en français : Jeanne et Serge, Emi Magique et Dans les Alpes avec Annette. Ils n’ont finalement pas été utilisés, mais vous en rappelez-vous ?
Je n’ai pas vraiment le souvenir d’avoir fait d’autres chansons en français. À cette époque, j’enregistrais continuellement des génériques et des chansons pour la télévision. J’avais aussi des tournages d’émissions et de séries, c’était très prenant. J’aurais aimé poursuivre cette expérience, mais cela demandait à y consacrer du temps et de l’attention que je n’avais malheureusement pas.

On a pourtant retrouvé une archive où on reconnaît votre voix sur une bande annonce de La Cinq.
Vous savez, les chansons étaient aussi enregistrées en espagnol pour Telecinco. Peut-être ont-elles été produites là-bas ? Il faudrait que j’écoute ! C’est possible aussi que je ne m’en rappelle plus.

Alessandra Valeri Manera nous a quitté il y a quelques mois. Pouvez-vous nous dire à quel point cette personne était importante pour vous ?
Alessandra était avant tout une très grande amie. Elle m’a accompagné tout au long de ma carrière. Je n’avais que 16 ans lorsque je l’ai rencontrée la première fois. C’était une personne proche, elle a toujours été là à chaque fois que j’avais besoin d’elle. Autant dire qu’elle est très importante et je lui dois beaucoup dans l’évolution de ma carrière professionnelle car elle était mon soutien et ma référence. À chaque fois que je me posais des questions, je pouvais lui en parler et elle me répondait très naturellement. Elle me manque beaucoup.

N’avez-vous jamais souhaité que votre carrière prenne une autre direction, par exemple en interprétant des chansons qui ne soient pas des génériques ?
Bien sûr que je pourrais tout à fait interpréter d’autres chansons, je ne m’interdis rien et c’est une porte que je laisse entrouverte. Mais j’ai déjà cette chance de chanter des génériques de dessins animés. C’est une musique particulière qui nous rappelle notre enfance et que les fans adorent écouter. Ce rôle me convient parfaitement, même si on ne sait jamais de quoi sera fait l’avenir.

Si vous n’aviez pas été chanteuse, avez-vous une idée de ce que vous feriez aujourd’hui ?
J’aurais probablement été médecin, neuropsychiatre pour les enfants. J’ai fait des études dans ce sens, même si je n’ai pas pu terminer mon cursus universitaire. C’est en tous cas ce que j’aurais aimé faire. Une vie totalement différence, mais qui resterait liée à l’enfance.

Est-ce qu’on aura un jour la chance de vous entendre chanter en France ? Vous avez aussi des fans ici.
Je sais que j’ai des fans ! Deux sont d’ailleurs venus ici à Lucca ce soir et j’en ai croisé plusieurs lors de précédents concerts. Peut-être qu’une surprise se produira bientôt. Rien n’est encore décidé, mais on verra ! Je ne peux pas en dire plus pour le moment.

Interview réalisée en juillet 2007 par Olivier Fallaix
Un grand merci à l’agence Fusion (Jazmin Kuan Weng, Simona Pedroli et Alessandra Giovannetti) sans qui cette rencontre n’aurait été possible ainsi qu’à Sylvain « Otaking“

Site Officiel de Cristina D’Avena (en italien)

Vent’anni e poi… (Vingt ans et puis…) : Le concert ultime des génériques italiens

Organisé le soir du samedi 2 novembre 2024 dans le cadre de Lucca Comics & Games, ce concert réunissait, pour la première fois ensemble, tous les chanteurs de génériques des années 80 à aujourd’hui. Étaient réunis, entre autres, Oliver Onions (Rocky Joe), Enzo Draghi (Lupin),  Giorgio Vanni (Dragon Ball), Stefano Bersola (City Hunter), I Cavalieri del Re (Lady Oscar) et bien sûr Cristina D’Avena (Creamy, Mila et Shiro, Occhi di Gatto…) qui a clôturé cet événement exceptionnel qui a duré plus de 4h ! Cristina a également donné un autre concert le dimanche soir où elle se produisait seule.

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