1ère diffusion le 10/02/2020
Il est le plus grand chanteur d’anisong de tous les temps ! Ichirô Mizuki est notamment l’interprète du générique d’Albator le corsaire de l’espace (Uchû Kaizoku Captain Harlock) et de Mazinger Z.
On le surnomme Aniki (le grand frère) ou encore Aniking et même l’Empereur d’Anisong ! Ichirô Mizuki est le plus grand chanteur de génériques d’anime au Japon : il possède à son répertoire plus de 1200 anisong et sa carrière est phénoménale !
En réalité, il s’appelle Toshio Hayakawa. Il n’a que 17 ans lorsqu’il enregistre en 1965 son premier disque sous le nom d’Akira Hayakawa, une reprise d’une chanson traditionnelle américaine intitulée Shenandoah. Mais c’est en 1968 que sa carrière est vraiment lancée lorsqu’il signe un contrat chez Nippon Columbia. Il prend alors le nom d’Ichirô Mizuki. Son registre ? Des reprises, justement, de chansons étrangères parfois françaises (Adamo), ainsi que de l’enka, un style musical japonais plus traditionnel.
En 1971, le patron de Nippon Columbia lui propose d’enregistrer un générique. Ichirô Mizuki n’y voit pas d’inconvénient, même s’il est convenu qu’il n’en fera pas la promotion à la télévision. Il interprète alors le générique de début de Genshi Shônen Ryû, série diffusée en France sous le nom de Nolan.
Ichirô Mizuki avoue que si cette chanson avait été ennuyeuse, il n’en aurait probablement pas fait d’autres ! Mais ce n’est pas le cas et il continue, dans les mois qui suivent, d’enregistrer d’autres génériques : tout d’abord pour la série tokusatsu Barom 1 et pour les anime Babel II, Astroganger et surtout Mazinger Z, en décembre 1972.
Mazinger Z, c’est la première série de robot géant créée par Gô Nagai (Goldorak) qui va renouveler le genre au Japon. Elle remporte un succès considérable et son générique aussi, propulsant définitivement la carrière d’Ichirô Mizuki dans l’anisong ! Il interprète alors les génériques de la suite de Mazinger Z, Great Mazinger (mais pas ceux de Goldorak / Grendizer). On le retrouve ensuite sur d’autres séries de robots comme Uchû no Kishi Tekkaman (1975), Kôtetsu Jeeg (1975), Chôdenji Robot Combattler V (1976) ou Magne Robo Gakeen (avec Mitsuko Horie, 1976).
En parallèle, Ichirô Mizuki continue aussi de chanter pour de nombreuses séries live (Ganbare Robocon, Akumaizer 3 ou certains opus de la saga Kamen Rider). Mais on le retrouve par ailleurs sur des séries de course automobile comme Machine Hayabusa (1976) ou Arrow Emblem Grand Prix no taka (Grand Prix, 1977).
C’est en 1978 qu’il interprète le générique de Captain Harlock (Albator le corsaire de l’espace / Albator 78) tandis que son confrère et rival Isao Sasaki signe celui de Galaxy Express 999, du même auteur ! L’année 1978 est aussi celle d’un autre générique important dans la carrière d’Ichirô Mizuki, le second de fin de la série de Lupin the 3rd (Edgar détective cambrioleur), Ai no Thema (le thème de l’amour).
Mizuki continue d’enregistrer d’autres génériques dans les années 1980, même s’il commence à être moins demandé. On le retrouve encore sur du tokusatsu avec les génériques de fin de Spielvan (1986) et Metalder (1987), mais également sur Hyakujûô Golion (Voltron, 1981), la seconde série de Tiger Mask (1981) et évidemment Waga no seishun no Arcadia (Albator 84, 1982)
Extrait : Tiger Mask II | Album : Anime Song History IV (1-11)
Au début de l’année 1990, on le retrouve sur la nouvelle série de Jungle Taitei (Le Roi Léo). Mais cette décennie de fin de siècle est marquée par un renouveau de l’anisong : les chanteurs dédiés au genre comme Ichirô Mizuki ont moins la cote et sont remplacés par des artistes issus de la j-pop. Il reste toutefois sollicité de temps à autre pour des programmes qui justement veulent garder cette touche particulière comme dans les OVA de Change ! Getter Robo Gô (1998) !
Ce générique de Getter Robo est le premier qui n’est plus édité chez Columbia. Ichirô Mizuki est désormais indépendant. Il est alors sollicité pour ré-enregistrer ses génériques, mais aussi ceux d’autres interprètes à l’occasion du célèbre jeu vidéo Super Robot Taisen où sont réunis les plus grands robots géants de l’animation japonaise dans un jeu de combat ! Il profite de cette vague de revival pour lancer ensuite une série de concerts, Super Robot Spirits, qui continue d’ailleurs encore aujourd’hui. C’est du 30 au 31 août 1999 qu’il fait un marathon durant lequel il interprète pendant 24 heures 1000 chansons de son répertoire, sans s’arrêter ! Un exploit qui assoie définitivement sa légende !
En 2000 Ichirô Mizuki participe à la création du groupe JAM Project qui réunit plusieurs chanteurs d’Anisong comme Hironobu Kageyama (Dragon Ball Z), Masaaki Endô (Gaogaiger) ou Rica Matsumoto (Pokémon). Il s’y produit pendant deux ans mais reste à vite un membre d’honneur.
Aujourd’hui, Ichirô Mizuki continue de chanter sur scène ou à la télévision les succès de son immense répertoire. En 2017, c’est encore lui qui reprend le mythique Mazinger Z dans une version modernisée à l’occasion de la sortie du film Mazinger Z Infinity au cinéma !
Difficile de trouver un dernier titre pour conclure ce numéro spécial dédié à un si grand chanteur ! Au milieu des années 1980, Walt Disney confie au studio japonais TMS la réalisation de ses premières séries TV comme Les Wuzzles, La Bande à Picsou ou Winnie l’ourson. Ces séries sont également diffusés au Japon, souvent avec le même générique que nous connaissons en France, mais chanté en japonais. Ichirô Mizuki va ainsi interpréter en 1987 celui Gummi Bears no bôken (Les Gummi en France) ! Le son n’est pas très bon car il n’a jamais été commercialisé, c’est juste une version TV, mais elle vaut le détour.
Sachez pour finir qu’en plus d’être chanteur, Ichirô Mizuki a aussi prêté parfois sa voix à des personnages d’anime. Il a également fait des apparitions dans quelques tokusatsu notamment Barom 1 ou Spielvan (Dr Ben).
Il est venu une fois en France, en 2007, pour un concert à Japan Expo ! Vous pouvez lire une interview qui avait été réalisée à l’époque pour le magazine AnimeLand.
