Disparition de Shunsuke Kikuchi, le compositeur de Goldorak et DBZ

Photo : JASRAC

Goldorak, Dragon Ball Z, mais aussi Kamen Rider, Dr. Slump, Albator 84 ou Le Collège fou, fou, fou, Shunsuke Kikuchi a composé des milliers de musiques pour la télévision japonaise. Il est décédé le 24 avril dernier, à l’âge de 89 ans.

Passionné de cinéma

Né en 1931 et fils d’un marchant de poisson, Shunsuke Kikuchi s’intéresse très tôt au cinéma et fréquente assidûment toutes les salles obscures de la ville où il est né, Aomori. Il entame des études de mécanique avant de finalement rejoindre le département de musique du Nihon University College of Art, dans une section spécialisée dans la composition. Une fois son diplôme en poche, il souhaite travailler dans l’industrie du cinéma. Il travaille d’abord aux côté de Chûji Kinoshita (Le Serpent Blanc). Puis il débute officiellement sa carrière en 1961 en composant la musique de plusieurs longs métrages jidai-geki (films historiques en costumes) ainsi que des productions de kaijû (monstres), notamment quatre films de Gamera.

De Kamen Rider à Goldorak

Les années soixante sont aussi marquées par  l’essor de la télévision et Shunsuke Kikuchi est rapidement sollicité pour travailler sur les dessins animés qui se multiplient. La première série dont il signe la B.O. s’intitule Uchû Patrol Hoppper, une production Tôei Animation de 1965. Il va devenir l’un des compositeurs phare du studio et signe, dans la foulée, les musiques de Tiger Mask, Babel II, mais aussi celles de nombreuses histoires de robots géants tels que Getter Robo, Getter Robo G, Gaiking, Daimos et surtout Grendizer (Goldorak) en 1975.

La filiale Toei Company lui confie en 1971 la bande son de Kamen Rider, la première série tokusatsu ! Le succès est énorme et devient une franchise que Shunsuke Kikuchi va suivre pendant plus de dix ans. Et parmi les séries culte au Japon auxquelles il est rattaché, citons également Doraemon, le célèbre chat-robot créé par Fujiko-F-Fujio. Après une première courte adaptation, l’anime est relancé en 1979 dont il prend en charge les musiques. L’aventure va durer jusqu’en 2005 avec plus de 1700 épisodes et une trentaine de films.

Le style Kikuchi

Souvent surnommé le Ennio Morricone japonais, Shunsuke Kikuchi a su trouver son propre style à l’image du célèbre compositeur italien dont il admirait le travail. Il utilisait rarement une grande formation classique, mais un ensemble d’instruments assez réduit, reposant surtout sur les cuivres et les percussions, accompagné parfois d’une basse apportant ainsi une touche plus moderne. Ses mélodies étaient simples et très identifiables. Il suffit d’écouter quelqu’uns de ses thèmes pour retrouver immédiatement l’ambiance d’un film ou d’un épisode.

En 1981, Shunsuke Kikuchi compose les musiques de Dr. Slump et, lorsqu’arrive Dragon Ball en 1986, c’est naturellement qu’il enchaîne sur la seconde adaptation d’un manga d’Akira Toriyama. Les premiers thèmes qu’il créé restent assez similaires à Dr. Slump car l’histoire reste bon enfant. Mais peu à peu, l’intrigue s’assombrit et la musique retranscrit la tension qui s’installe peu à peu dans la série. Cette tension est encore plus perceptible avec Dragon Ball Z pour laquelle Kikuchi signe plusieurs centaines de thèmes. Il tire toutefois sa référence lorsqu’arrive Dragon Ball GT en 1996, mais ses musiques sont réutilisées sur Dragon Ball Kai. Sa toute dernière composition pour un anime sera pour la série TV Shin Tenchi Muyo! en 1997 (inédite en France). Il reste toutefois encore en activité jusqu’en 2017.

Plus de 50 ans de musiques

Shunsuke Kikuchi a marqué son époque, celles des débuts flamboyants, parfois artisanaux, de la production de l’animation japonaise. Il laisse derrière lui une colossale bibliothèque de musiques et de chansons . Il a en effet signé aussi de nombreux génériques ou insert songs ! Certaines ont fait le tour du monde, comme la chanson Urami-Bushi interprétée par Meiko Kaji, d’après la saga Joshû Sasori (La Femme Scorpion) que Quentin Tarantino a repris dans Kill Bill.

[Sélection de B.O. d’anime & tokusatsu]

  • 1965 Uchû Pilot Hopper
  • 1969 Tiger Mask
  • 1971 Kamen Rider
  • 1973 Babel II
  • 1973 Shinzô Ningen Casshan
  • 1974 Getter Robo
  • 1974 Hurricane Polymer
  • 1975 Getter Robo G
  • 1975 Arabian Night Sinbad no Bôken (Sinbad le Marin)
  • 1975 La Seine no Hoshi (La Tulipe Noire)
  • 1975 UFO Robo Grendizer (Goldorak)
  • 1976 Daikû Maryû Gaiking
  • 1976 Dokaben
  • 1977 Wakusei Robo Danguard-Ace (Danguard Ace)
  • 1978 SF Saiyûki Starzinger (Starzinger le chevalier de l’espace)
  • 1978 Tôshô Daimos (Daimos)
  • 1979 Doraemon
  • 1979 Gokuma Misha (Misha)
  • 1979 Moero Arthur (King Arthur)
  • 1981 Dr. Slump
  • 1982 Waga no Seishun no Arcadia – Mugen Kidô SSX (Albator 84)
  • 1985 Obake no Q-tarô
  • 1985 Highschool Kimengumi (Le Collège fou fou fou)
  • 1986 Dragon Ball
  • 1987 Anime 80-nichikan seikai isshû (Le Tour du monde en 80 jours)
  • 1987 Kamen no ninja Akakage
  • 1988 Sakigake!! Otoko Juku
  • 1988 Kiteretsu Daihyakka
  • 1989 Dragon Ball Z
  • 1989 Shin Bikkuriman
  • 1997 Shin Tenchi Muyo!

Source : Asahi News, Page Wikipedia

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2 Thoughts to “Disparition de Shunsuke Kikuchi, le compositeur de Goldorak et DBZ”

  1. […] Comme le célèbre compositeur italien mort l’année dernière, Shunsuke Kikuchi « utilisait rarement une grande formation classique, mais un ensemble d’instruments assez réduit, reposant surtout sur les cuivres et les percussions, accompagné parfois d’une basse apportant ainsi une touche plus moderne. Ses mélodies étaient simples et très identifiables. Il suffit d’écouter quelques uns de ses thèmes pour retrouver immédiatement l’ambiance d’un film ou d’un épisode », a analysé le spécialiste de l’animation japonaise Olivier Fallaix sur son site. […]

    1. Olivier

      Article original sur le site de BFMTV ! Merci, je ne l’avais pas vu passer celui-ci. Il y en a un autre sur L’Internaute : https://www.linternaute.com/livre/mangas/2544004-disparition-shunsuke-kikuchi-le-compositeur-phare-de-l-age-d-or-du-dessin-anime-japonais/

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