Il avait signé la bande originale de plusieurs longs métrages du réalisateur Isao Takahata. Le compositeur Michio Mamiya est décédé le 11 décembre 2024 à l’âge de 95 ans. Cette collaboration cinématographique n’était qu’une infime partie de son travail. On lui doit lus de 200 œuvres allant de chants folkloriques à l’opéra, en passant de simples compositions au piano.
Passionné de chants folkloriques
Né à Asahikawa dans la préfecture de Hokkaidô, Michio Mamiya a grandi à Aomori avant de venir s’installer à Tôkyô pour étudier la musique. Autodidacte, il entre au département de composition de musique de Tôkyô (aujourd’hui devenu la faculté de musique). Il étudie auprès de Tomojirô Ikeuchi, un compositeur influent qui avait fait ses études à Paris. L’intérêt que porte Michio Mamiya tout particulièrement à la musique folklorique le pousse à écrire de nombreuses chansons pour des chorales qu’il accompagne d’instruments traditionnels. C’est certainement à ce titre que le réalisateur Isao Takahata lui confie la bande son de son premier long métrage, Horus, prince du soleil (Taiyô no ôji – Hols no Daibôken). Sorti en 1965, ce film s’inspire justement d’une histoire du folklore aïnou, l’une des plus anciennes ethnies ayant peuplé le Nord du Japon. La bande son contient justement de nombreuses chansons.
Une collaboration de longue date
Cette collaboration fructueuse amène Isao Takahata à travailler de nouveau avec Michio Mamiya sur Goshu le violoncelliste (Cello-hiki no Gauche). Sorti en 1982, ce film est adapté d’une œuvre du célèbre poète Kenji Miyazawa. Changement de décor, l’histoire raconte comment un jeune musicien maladroit se fait aider par plusieurs animaux lorsqu’il répète sa partition de Beethoven sur son violoncelle. La bande originale contient aussi un chant traditionnel japonais. Enfin, la troisième et dernière collaboration avec le réalisateur sera la plus marquante. Michio Mamiya signe la partition très sobre du Tombeau des lucioles (Hotaru no haka), film semi-autobiobraphique du Studio Ghibli autour de la survie de deux enfants au Japon, à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Artiste aux multiples facettes
Michio Mamiya n’était pas seulement passionné de musique traditionnelle japonaise. Il s’intéressait également à la musique africaine et scandinave, ainsi qu’au jazz d’avant-garde. Il a écrit par ailleurs plusieurs opéras, notamment Narukami en 1974, récompensé par le Grand Prix du Festival d’Opéra de Salzburg. Il a également formé avec Yûzô Toyama et Hikaru Hayashi le groupe Yagi no Kai (actif entre 1953 et 1958). Enfin, il a été le premier directeur artistique du Shizuoka Music Hall AOI.